La dichiarazione comune dei progressisti europei

Il Manifesto "per la rinascita dell'Europa" varato dalla riunione di Parigi degli esponenti della sinistra europea, tra cui il segretario del Pd Pier Luigi Bersani

Renaissance pour l’Europe
Croissance, solidarité, démocratie : un autre chemin est possible

Auteurs :
La Fondation européenne d’études progressistes, proche du PSE européen
La Fondation Jean Jaurès, proche du PS français
La Fondation Italianieuropei, proche du PD Italien
La Fondation Friedrich Ebert, proche du SPD allemand


En septembre 2011, les sociaux-démocrates danois sont revenus au gouvernement. En novembre 2011, le gouvernement conservateur italien a démissionné. En décembre 2011, un premier ministre socialiste a été désigné en Belgique. Et en mars 2012, un Premier ministre social-démocrate a été élu en Slovaquie. Dans les 18 prochains mois, les élections en France, en Italie et en Allemagne peuvent se révéler décisives pour ouvrir un autre chemin pour l’Europe soutenu par une vaste alliance de l’ensemble des forces socialistes, progressistes et démocrates.
C’est l’objectif que se fixent les fondations progressistes aux niveaux national et européen.

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L’Europe est notre patrimoine commun. Notre devoir est de poursuivre la construction d’une Europe plus unie et plus démocratique.

Nous constatons que l’absence d’une gouvernance économique européenne démocratique et efficace menace d’entraîner l’Europe dans la récession.
En privilégiant la déflation salariale, en omettant de conduire des politiques pour la croissance et l’emploi, en négligeant la solidarité et la lutte contre les inégalités, en réduisant l’Europe à un espace de surveillance et de sanction, en négligeant le dialogue social et la démocratie, c’est aux nécessités de la lutte contre la crise et au projet européen lui-même que l’on tourne le dos. Il revient aujourd’hui à l'Union européenne d'apporter les réponses appropriées.

La responsabilité budgétaire et la discipline fiscale sont des impératifs pour la stabilité dans la zone euro et pour la relance du modèle social européen. Dans chaque Etat, devrait être mis en place un cadre garantissant la réduction des déficits et de l’endettement. Il est indispensable de réduire l’endettement souverain en Europe. Ceci devrait se faire de manière responsable, dans le respect des règles démocratiques d’une nouvelle souveraineté européenne partagée et en accord avec les principes d’égalité et de justice sociale.

Des initiatives devraient par ailleurs être prises sans délai, au niveau de l’Union européenne, pour stimuler une croissance soutenue et soutenable. Les interventions de la Banque européenne d’investissement devraient être renforcées en ce sens. La création d’emplois, la lutte contre la segmentation du marché du travail devraient notamment être des priorités, en particulier pour les jeunes et pour les femmes.
 
La politique industrielle doit être réinventée. Elle doit être mise au service du développement de grands projets industriels, technologiques, d’infrastructures, de recherche et d’innovation, favorisant la conversion écologique de l’Europe. Elle devra favoriser une industrie sobre en carbone, basée sur des technologies vertes, assurant des emplois durables et qualifiés. Afin de contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique, il nous semble évident d’appuyer la généralisation et l’uniformisation de certificats verts existant déjà dans certains pays de l’Union européenne.
De nouvelles ressources doivent être créées. La proposition, défendue de longue date par les progressistes européens et présentée récemment par le Groupe de l’Alliance Progressiste des Socialistes et Démocrates au Parlement européen, visant à créer une taxe sur les transactions financières, devrait être adoptée par le Conseil sans délai. Cela permettra un renchérissement du coût des opérations spéculatives, de rééquilibrer la taxation du capital et du travail et de lutter contre l’injustice fiscale. Cette taxe assurera que ceux qui sont responsables de la crise financière soient ceux qui contribuent à la relance de l’économie.

L'Union européenne devrait prendre des initiatives concernant ses rapports avec les « paradis fiscaux » afin de lutter contre l’évasion fiscale et contribuer notamment à assainir les finances publiques.
Néanmoins, il conviendrait d'affronter sérieusement les profonds déséquilibres macroéconomiques et sociaux à la source de la crise dans la zone euro. Améliorer la compétitivité des pays en situation de déficit commercial devrait être accompagné par des efforts réciproques dans les pays connaissant un excédent en stimulant leur demande intérieure. Cela participerait à renverser la tendance de ces dernières décennies à la distribution inégale de la richesse. Il conviendrait par ailleurs de distinguer les dépenses d’investissement des dépenses de fonctionnement.

La solidarité doit être placée au cœur des politiques européennes. C’est ainsi que la stabilité de notre monnaie sera garantie. Nous proposons d’envisager le renforcement d’une responsabilité européenne commune pour une partie de la dette souveraine. De telles euro-obligations contribueraient à un nouveau fonds pour la résorption de la dette et permettraient un rééquilibrage des finances publiques.
L’échec des gouvernements conservateurs en Europe dans leurs tentatives de répondre à la crise dans la zone euro a conduit la Banque centrale européenne à jouer un rôle actif sur les marchés financiers. Si ce manque de leadership politique persistait, la Banque centrale européenne se verrait finalement obligée de jouer un rôle encore plus substantiel pour combattre la crise financière.
Cette réorientation des politiques économiques en Europe ne peut cependant être envisagée sans une véritable régulation financière, remettant les marchés financiers au service de l’économie réelle et rétablissant le lien nécessaire entre la finance et l’économie.
Tout cela supposerait le renforcement d’une véritable démocratie à l’échelle européenne. Pour cela, l'Union européenne devrait renforcer ses compétences et se doter d'une véritable gouvernance. Les citoyens européens devraient être mis en mesure de décider clairement des orientations de la politique de l'Union. La méthode intergouvernementale pratiquée par les gouvernements conservateurs n’y contribue pas. Il conviendrait par ailleurs d’étendre la codécision aux choix fondamentaux de politique économique et sociale.

Cela implique une démocratie européenne basée sur la méthode communautaire, un plus grand rôle donné au Parlement européen et aux Parlements nationaux, fondée sur la subsidiarité et la participation des citoyens, et accompagnée d’un renforcement de l’influence de véritables partis politiques européens. A cette fin, les partis progressistes européens devraient proposer un candidat commun à la présidence de la Commission européenne.

C’est ainsi que dans le respect de la Chartre des droits fondamentaux un autre chemin pour l’Europe est possible.
Lunedì, 19. Marzo 2012
 

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